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Compte rendu de la réunion de l’ESCOLETA du 18 Novembre

Hospitalisation d’office et hospitalisation à la demande d’un tiers (La Lettre N°139)

Compte rendu de la séance du 18 Novembre : « Hospitalisation d’office et hospitalisation à la demande d’un tiers » Séance préparée par Henriette CHAIX et Philippe REGARD, avec un psychiatre à Montfavet – C. P. du Pontet

mardi 24 février 2009, par Jean Luc VIDAL

Compte rendu de la séance du 18 Novembre : « Hospitalisation d’office et hospitalisation à la demande d’un tiers » Séance préparée par Henriette CHAIX et Philippe REGARD, avec un psychiatre du CH de Montfavet – C. P. du Pontet

La séance a débuté par un groupe de parole sur nos difficultés rencontrées :

- Chronique d’une crise annoncée, grand problème d’organisation pour faire hospitaliser en psychiatrie en venant du domicile ; souvenir cuisant d’un problème « psy » cachant une grave complication somatique, le vrai syndrome confusionnel est médical .

- Patient bipolaire en état mixte passant pour une pseudo confusion…

- Un autre problème posé est celui des hospitalisations abusives en milieu psychiatrique nécessitant parfois le filtre de l’hôpital général !?

- Une question posée par un participant porte sur le « comment s’organise l’orientation entre les urgences « psy » et celles somatiques !? ». Un embryon de réponse est donnée par un autre participant préconisant la régulation par le centre « 15 » !

- L’HDT ou l’HO semblent assez rares pour un « MG », oscillant entre 1 fois par an et 3 en 20 ans… Avec parfois le chaos entre Gendarmerie et Samu se renvoyant la « Balle » !?

Ensuite deux cas simulés ont alimenté notre réflexion :

Cas simulé n°1  : Famille DESESPERE : Votre cabinet est en émoi. Vous recevez Mme DESESPERE en urgence, qui veut vous causer de son fils âgé de 37 ans que vous connaissez bien sur le plan psychiatrique…

Habituellement suivi par le CMP qui lui fait des piqûres, mais il ne veut plus y aller. Il refuse d’aller voir un docteur (peur d’être empoisonné), s’alcoolise et devient infernal pour tout le monde.

La demande de Mme DESESPERE est la suivante : « Il faut que vous le fassiez enfermer. J’ai téléphoné à l’hôpital, mais il faut un certificat médical ».

La police ne veut pas ou ne peut pas intervenir.

Le patient refuse de se déplacer à votre cabinet et a menacé de tuer le docteur si on le faisait venir contre son gré. Les voisins sont de plus en plus irrités par le vacarme familial.

Vous même avez reçu un coup de téléphone d’une voisine anonyme qui vous a signifié que votre responsabilité pouvait être engagée si vous ne mettiez pas un terme à cette situation.

Qu’allez vous répondre à Mme DESESPERE et quelle est votre attitude ?)

- Allo « CMP » pour obtenir une réponse ?
- Alcool, psychose, refus de soins, les risques augmentent pour Mr D ou pour le médecin traitant !?
- Cette dangerosité potentielle fait hésiter entre « Hospitalisation à la demande d’un tiers » (HDT) et « Hospitalisation d’office » (HO)…

- Pour l’HDT, il faut un tiers signataire sachant qu’un tiers est toute personne ayant un intérêt avec le patient ! Le tiers « suprême » est le curateur ou tuteur, il faut noter que celui qui a signé l’HDT peut faire sortir son proche contre avis médical… Les autres tiers peuvent être les conjoints, les ascendants, les descendants et les autres, sachant que rien n’oblige à dire qui est tiers ? Dans ce cas là, c’est la mère en tant que tiers qui rédige : «  au vu du certificat médical, je demande l’HDT  ». (Articles L3212.1 et en cas de péril imminent, L 3212.3 du Code de Santé Publique http://www.legifrance.gouv.fr. Le péril imminent ne requiert qu’un seul certificat d’un médecin thèsé ou non, appartenant à l’établissement hospitalier ou non )

Pour l’HDT, il faut 2 certificats médicaux dont celui d’un médecin extérieur à l’établissement. Si un psychiatre a signé le 2ème certificat, il ne pourra pas signer celui « des 24 heures ».

Ce certificat médical d’HDT doit être rigoureux dans sa rédaction et n’évoquer que les faits et jamais poser un diagnostic d’où l’importance d’avoir un modèle précis de certificat dans sa trousse d’urgence !

- L’autre possibilité est l’HO (Article 3213.1 du CSP http://www.legifrance.gouv.fr), déclenchée par le maire, préfet ou OPJ (officier de police judiciaire).

Le certificat doit être rédigé par un médecin inscrit au Conseil de l’Ordre (ce qui est aussi le cas des médecins non thésés en remplacements) et non par un psychiatre de l’établissement receveur .

ATTENTION : tous ces certificats doivent être manuscrits. Vous avez la possibilité à la fin de cet article de télécharger les textes réglementaires et des modèles. Vous ne pouvez en aucun cas utiliser des photocopies de certificat, vous ne pouvez que les recopier manuellement !
Cas simulés n°2 : Mr FISDE et sa mère : Mr FISDE, 27 ans que vous connaissez depuis son enfance, sait bien que vous suivez sa mère depuis longue date qui est délirante, avec une observance aléatoire de ses traitements. Elle est dans la région (mais pas le même département), vient de divorcer, et dans le même temps elle vient de toucher un héritage. Le montant de cet héritage est gaspillé alors que les frais de succession ne sont pas réglés, et elle fait des dépenses inconsidérées.

Son fils a contacté le psychiatre qui suit sa mère. Celui ci n’a pas voulu s’engager (ne pas rompre la relation thérapeutique).

Le Tribunal lui a dit que sans HDT ou certificat demandant une tutelle, il ne pouvait rien faire. Pour la tutelle, il faut que la patiente se rende au rendez vous (ce qu’elle ne fait pas).

Il vous demande conseil alors qu’il est inquiet à propos des dettes que pourrait contracter sa mère. Sous entendu, il aimerait bien un certificat médical….

Que lui conseillez vous ? Répondez vous à son attente d’un certificat ?

- La mise sous sauvegarde de justice est demandée par vous, en tant que médecin traitant en effectuant une déclaration directement auprès du procureur de la république (tribunal de grande instance) du lieu où elle est traitée . Pas de diagnostic, écrire seulement «  L’état actuel de X… nécessite une mise sous sauvegarde de justice  ».

C’est valable trois mois, le médecin pouvant demander au terme des trois mois un renouvellement pour 6 mois

Si le médecin souhaite une éventuelle Curatelle (simple ou 512) ou bien une Tutelle, il devra écrire «  sauvegarde de justice avec nomination d’un mandataire spécial  », ce qui pourra avoir comme effet le déclenchement d’une enquête sociale

Il n’est pas nécessaire que cette déclaration soit confirmée par un médecin spécialiste. Ce n’est que si une demande de Curatelle ou de Tutelle est effectuée, que le Juge des Tutelles mandatera une expertise par un spécialiste inscrit sur la liste des experts.

Le procureur ne peut refuser la demande, si les conditions sont respectées.

Le médecin traitant peut mettre fin à la sauvegarde par simple déclaration, et le procureur peut ordonner sa radiation s’il estime qu’elle n’est plus justifiée.

Autant d’interrogations et de questions…

Compte Rendu : Jean Luc VIDAL avec la lecture attentive de l’expert

P.-S.

Documents téléchargeables :

1) Le contenu de la réunion et la bibliographie

PDF - 32.6 ko
Déroulement de la séance

2) Modèle d’HO

Word - 51 ko
Modèle de certificat HDT

3) Modèle d’HDT

4) Les textes réglementaires peuvent être retrouvés sur : http://www.legifrance.gouv.fr

Documents joints

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