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La Sédation : Approche médico-psychologique (La Letre N°137)

mardi 16 décembre 2008, par Jean Luc VIDAL

Sujet hautement difficile, complexe et polémique… Alors pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?!

La sédation, terme employé en soins palliatifs, renvoie à la notion de « Mourant », cet état entre deux : le Vivant et la Mort.


La mort est un phénomène naturel pourrait-on penser, mais Vladimir Jankélévitch pense le contraire : elle est surnaturelle car, tout comme il est surnaturel qu’il y ait des êtres vivants dotés de conscience, il est surnaturel que ces mêmes êtres disparaissent.

Le terme « Sédation : (S) » vient du latin « sedare » qui signifie apaiser, calmer. Mais en l’occurrence, ce terme employé lors d’une détresse en phase terminale signifie rechercher par des moyens médicamenteux, une diminution de la vigilance pouvant aller jusqu’à la perte de conscience.

Le but est de diminuer ou faire disparaître la perception d’une situation vécue comme insupportable par la personne souffrante.

Dans la pratique des «  Soins Palliatifs  : (SP) », les visées de sédation peuvent être :

- une somnolence provoquée chez une personne qui reste « éveillable » à la parole ou à un stimuli léger.

- une perte de conscience provoquée qui peut se décliner en :

► Un coma provoqué transitoire (S intermittente).

► Un coma provoqué non transitoire (S prolongée).

Les indications privilégiées de la sédation sont :

- Situation aiguë à risque vital facilement identifiable comme les hémorragies cataclysmiques et les détresses respiratoires asphyxiques. Dans ces cas là, la sédation a pour but de soulager la personne souffrante de la pénibilité et de l’effroi générés par ces situations.

- Une indication plus controversée est celle de la «  Souffrance existentielle » qui, entraînant parfois une demande d’Euthanasie, nous interroge sur nos pratiques.

La décision d’une sédation passe par l’information et le consentement éclairé de la personne soignée, impératif éthique trouvant ses limites le plus souvent par l’absence de lucidité du principal intéressé. La personne de confiance et / ou la famille peuvent exprimer leur assentiment ou leur refus.

La sédation en pratique  : ma relecture des recommandations de la SFAP (Société Française d’accompagnement et de SP) confirme le Midazolam (Hypnovel®) comme médicament le plus intéressant dans cette situation.

Il permet d’obtenir une sédation de niveau 4 sur l’échelle de Rudkin avec une personne, les yeux fermés, non répondeuse à la parole mais «  réveillable » par un stimuli léger comme la traction douce d’un lobe de l’oreille .

Pour conclure : un paradoxe philosophique entre Sédation et éthique des Soins Palliatifs.

Les SP posent le soulagement des symptômes et le maintien d’une relation signifiante comme les conditions de l’accompagnement .

Les techniques de sédation utilisées à des fins de soulagement ciblent le niveau de conscience, altèrent les processus cognitifs et la communication. La sédation prive donc le soin d’une de ses dimensions thérapeutiques majeures .

Quel est le prix à payer en termes de souffrances pour conserver cette lucidité ?

Soulager en limitant le préjudice sur la relation entraîne un conflit de valeur entre Utilitarisme et Déontologie.

Jean Luc VIDAL

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